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Villamée

Villamée

VVillamée tire, dit-on, son origine d'une villa gallo-romaine appelée Villa-Amois. Plus tard, les territoires formés par le village de la Ville-Amois et ceux de Passillé, Lislèle et Ville-Perdue furent donnés, en 990, à l'abbaye du Mont-Saint-Michel par le Duc de Bretagne Conan le Tort. Certains historiens attribuent cette donation à Meen, premier baron de la Maison de Fougères.
En prenant possession de ces terres, les religieux du Mont construisirent à la Ville-Amois une église. La plus ancienne paroisse de la région - elle a fêté solennellement son millénaire en 1990 - était née. La paroisse de Villamée resta dans la dépendance de l'Ordinaire jusqu'en 1050, époque où l'évêque de Rennes l'abandonna à l'abbaye. Un prieur et un recteur présenté par l'abbé, se partageaient le service de la paroisse. Cette situation perdura jusqu'à la Révolution. Cependant, le prieuré de Villamée tomba assez tôt en commendeBénéfice ecclésiastique confié à un laïque, en attendant la nomination du titulaire., de sorte que les prieurs n'habitèrent plus la paroisse mais continuèrent d'en retirer profit.

La donation prévoyait que l'abbé du Mont Saint-Michel aurait droit de juridiction sur les habitants à raison des crimes ou délits commis dans la circonscription, mais que le donateur se réservait le droit de juger les crimes commis par les étrangers et par les hommes des moines. Le Cartulaire de l'abbaye nous apprend cependant qu'en 1301, le prieur de Villamée se fit reconnaitre par le seigneur de Fougères le droit de congnoistreconnaître les crimes dans l'estendue de la seigneurie du prioré. Et ce sera ainsi que le prieur put exercer en l'auditoire de Fougères ses droits de haute, basse et moyenne justice sur ses vassaux. Un ceps et collier placé au bourg lui permettait d'exposer les condamnés au pilori avant de les envoyer en prison à Fougères moyennant une redevance de 7 livres, appelée garde due à la Cour de Fougères. Les moines possédaient aussi de nombreux fiefs en Villamée, en Poilley et en Parigné. Des droits particuliers étaient attachés à certains de ceux-ci, tels celui de corvée pour faucher et faner ses foins ou d'exiger deux deniers pour chaque tête de porc ou de bétail élevé et nourri à la Bouverie, la Touraille ou la Tréhennais.

Un prieur casanier

Selon les chroniques de Robert de Thorigny, abbé du Mont, les donations effectuées à Villamée en faveur des moines furent confirmées, au XIIème siècle, par les évêque de Rennes et par le pape lui-même. Les seigneurs de Fougères qui approuvèrent également ces libéralités faites dans leur territoire se réservèrent cependant le droit de mangier à tous ses nécessaires pour eux et tous leurs gens, une fois l'an, pour un jour et pour une nuit, au prieuré de Vilammer.
On les voit encore intervenir à la fin du XIVème siècle lorsque le prieur de Villamée refusa d'admettre d'autres moines près de lui. Le baron de Fougères fit saisir le revenu du prieuré en 1397 tant pour la nourriture et entretien de deux religieux en icely prieuré, devant demeurer avec le prieur, que pour les réparations qui estoient nécessitées y estre faictes. On peut s'interroger, avec Dom Leroy, abbé du Mont sur quels estoient les moines qui habitaient seuls les prieurés?. Ce fut à cette époque d'ailleurs que l'abbaye supprima en grand nombre les prieurés champêtres afin d'obliger les religieux à vivre régulièrement en communauté. Cependant celui de Villamée fut maintenu.

Lorsque vous visiterez ce paisible et charmant village ne manquez pas de vous arrêter à l'église Saint-Martin. Un superbe portail, aux motifs flamboyants, du XVIème siècle, s'ouvre sur l'enclos paroissial le plus typé du département avec son calvaire, son cimetière et son vieux prieuré. Il nous conduit vers le petit porche aux bancs de pierre qui précède la fine porte de l'église. L'édifice roman primitif a été fortement repris aux XVème, XVIème et XVIIème siècles. À remarquer, le charmant campanile à deux cloches, seul rescapé de ce genre de clocher au nord de Fougères et une superbe gargouille. À l'intérieur, le mobilier date des années 1810 à l'exception d'une superbe Vierge à l'Enfant du XVIIème qui ressemble étrangement à Notre-Dame-du-Bon-Secours de Fougères.