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Écoles

Les écoles de Billé

au 19ème siècleXIXème siècle École avant 1934Écoles avant 1934 École privée des garçonsÉcole privée des garçons École privée des fillesÉcole privée des filles A.E.P.A.E.P.

L'enseignement primaire à Billé de 1833 à 1957

Un article du Bulletin Paroissial de juillet 1957 retraçait l'histoire de l'enseignement à Billé. Il est reproduit ici intégralement en incluant les notes postérieures - en petits caractères - de Charles Gouin recteur de l'époque qui figuraient en marge et en bas de page sur l'exemplaire consulté. Ce récit se termine en 1957 année où fut célébré le centenaire de l'école des filles dont il retrace aussi la construction du bâtiment qui existe toujours au 1, rue de Bellevue. Il énumère les différents acteurs qui participèrent à l'enseignement de 1833 à 1957.

L'enseignement primaire à Billé

En 1833, nous sommes sous le règne du roi. Louis-Philippe. Pierre Chevallier est maire de Billé et Pierre Sansier, adjoint. Dans le conseil on trouve: Pierre Brisset, Michel Delamarche, Joseph, Morel, Joseph Délatouche, Joseph Sancier, Joseph Fouro, Jean Leporcher, Julien Messé, Jean Cupif et Augustin Leduby. Tous ont juré, le 2 février 1832, fidélité au Roi des Français, obéissance.à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume.

Le 28 juin 1833, Guizot, qui est ministre de l'Instruction Publique a fait voter une loi, créant en France l'enseignement primaire. Jusque-là, beaucoup de communes n'avaient pas d'école. D'après la nouvelle loi, toute commune devra désormais entretenir au moins une école élémentaire. L'enseignement n'est pas encore obligatoire, ni gratuit: le conseil municipal aura seulement à désigner les élèves indigents qui seront admis gratuitement. Les autres auront à payer une rétribution qui s’ajoutera au traitement versé par l'Etat aux instituteurs. L'école sera surveillée par un comité local comprenant le maire, le curé, et des notables désignés par un comité d'arrondissement. C'est ce comité d'arrondissement qui nommera les instituteurs communaux, sur présentation du conseil municipal.

En vertu de cette loi de 1833 le conseil municipal de Billé, dans sa séance du 25 août, décide une imposition spéciale de trois centimes additionnels sur les contributions directes de la commune et se réserve de fixer le taux de la rétribution qui sera demandée à chaque élève. Le 19 mai 1834, le conseil constate encore que pour assurer un logement, un local et un traitement au maître d'école il faudra avoir recours à une contribution extraordinaire.

Enfin, après s'être assuré d'un logement, le conseil municipal, le 9 novembre 1834, présente au comité d'arrondissement, pour nomination, le sieur Lanoë Michel, originaire de Beignon (Morbihan), pourvu de son brevet de capacité et du certificat de moralité, demandés par la loi. Cet instituteur avait 25 ans... Pour 180 francs, on meuble l'école de tableau, tables, bancs et sièges.

La loi de 1833 ne mentionnait pas les écoles de filles. Celles-ci continuèrent à être organisées par les communes qui le voulaient, selon les ordonnances royales de 1816, 1819 et 1824. On demandait aux institutrices un brevet de capacité et un certificat de bonne conduite. On trouve, en 1819 mention d'une institutrice à Billé pourvue de son brevet de capacité. Il s'agit de Perrine Javelinne, née à Parcé le 9 avril 1785. Elle prit l'habit du Tiers-Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel d'Avranches en 1820. En 1827, il y avait à Billé une maîtresse d'école qui enseignait et habitait dans ce qu'on appelle le vieux presbytère. Il y avait un escalier extérieur qui permettait d'accéder à l'étage.

En 1835, une demoiselle Marie-Louise Le Landais - née en 1808 dans la Manche - présente au conseil municipal son brevet de capacité pour l'enseignement primaire - En 1836 elle prend l'habit du Tiers-Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel d'Avranches. Cette institutrice mourra en 1864 à Dompierre-du-Chemin, en faisant dans son testament un legs de 100 francs aux pauvresses de la commune de Billé.

En 1836, un nouvel instituteur est nommé par le comité d'arrondissement. Il s'agit de Raoul Beaugendre, qui a obtenu son brevet à Strasbourg. À ce moment, la rétribution scolaire mensuelle est fixée à 0,75 fr. pour la 1ère classé et à 1 fr. pour la seconde et 1,75 fr pour la troisième [ndlr].

En octobre 1837, nouveau changement: M. Magloire Boisard, élève de l'École Normale de Rennes,est demandé par le conseil municipal comme instituteur communal. Il a obtenu son brevet le 4 septembre 1837. En octobre 1838 Mr Frédéric Hunsinger est nommé à son tour. Il est encore à Billé en 1840.

Nous arrivons en 1841. Cette année-là, le conseil municipal veut faire des. économies. On reprend à l'instituteur la jouissance de son grenier et d’une partie du jardin qu'il sous-louait. On réduit aussi de 60 fr. à 80 fr. la subvention payée par la commune à l'institutrice, sous prétexte que cette institutrice est logée par la commune et qu’elle reçoit du département, à titre d'encouragement, un secours annuel de 50 francs.

À la fin de l'année scolaire, l'instituteur, M. Hunsingère, démissionne. Aussi, le 18 octobre 1841, le conseil municipal présentait-il au comité d'arrondissement, à l'effet d'être nommé instituteur communal de Billé, le sieur Gautier Louis, né à Fougères le 25 avril 1820, et pourvu de son brevet de capacité obtenu le 31 août 1841, ainsi que du nécessaire brevet de moralité. Cet instituteur, originaire du pays exerça de longues années à Billé, à la satisfaction de tous, semble-t-il.

Le 18 mai 1844, en votant les trois centimes additionnels nécessaires au service de l'Instruction primaire, le conseil municipal constatait: C'est avec une véritable satisfaction que nous voyons la prospérité de notre école primaire. Nous engageons M. le Maire à continuer toute sa sollicitude, toute sa bienveillance envers un établissement si précieux pour notre commune.

À la Saint-Georges 1851, l'instituteur, M. Gautier, quitte la maison où il avait fait jusque-là l'école, pour aller dans celle qu'il a fait construire dans le bourg. Cette maison existe toujours: elle est occupée actuellement par Mme Alphonse Martin. C'est dans cette maison que les petits garçons de Billé iront en classe jusqu'au moment où la commune fera construire les classes qui sont à côté de la mairie actuelle.

En 1850, une loi importante concernant l'enseignement primaire est votée. C'est la loi Falloux, qui donnait aux conseils municipaux le droit de nomination des instituteurs communaux (art. 31). La commune se devait de fournir: aux instituteurs un local convenable, une habitation, du mobilier de classe et un traitement. La loi demandait également à toute commune de 800 âmes et au-dessus d'avoir une école de filles et elle spécifiait (art. 49) que les lettres d'obédience tiendraient lieu de certificat de capacité aux institurices appartenant à des congrégations vouées à l'enseignement et reconnues par l'État.

Après Melle Lelandais qui faisait la classe en 1835 à Billé, nous ne savons plus grand chose sur le personnel de l'école des filles. En février 1852 cependant il y avait une sœur institutrice, car au cours d'une quête fait par Mr Douard la sœur institutrice et sa compagne seront notées comme ayant donné 1,50 fr. En octobre 1852, le Conseil municipal demande pour institutrice Melle Sansier Thérèse, née le 6 mars 1829 à Billé, qui venait d'obtenir son brevet le 8 septembre et lui accorda la somme de 50 fr. de traitement annuel. Elle enseignera jusqu'en février 1857, époque à laquelle elle se mariera avec Amand Regnault et mourra le 1er mai 1870.

Pendant que s'organisait ainsi peu à peu l’enseignement primaire, la congrégation qui devait un jour prendre en mains l'école des filles continuait à grandir. Revenons un peu en arrière.

L'abbé Jean-Baptiste Le Taillandier, né à Fougères le 8 décembre 1788, ordonné-prêtre en 1814, avait été d'abord vicaire à Saint-Georges-de-Reintembault. C'est là qu'il rencontra Anne Boivent qui sera avec lui la fondatrice de la Congrégation de Rillé. Nommé recteur de Dompierre-du-Chemin, en 1817, il y fit venir Anne Boivent pour y tenir les petites écoles. En 1819, M. Le Taillandier s'en va à Laignelet. En 1823, Anne Boivent et ses compagnes l'y suivirent et prirent en charge l'école de Laignelet. Dix ans après, elles s'installaient à Fougères, à l'ancienne abbaye de Rillé. Mgr Saint-Marc, en 1846, donnait son approbation aux constitutions des Adoratrices de la Justice de Dieu. En 1853, la Congrégation était approuvée par l'État. Depuis cette reconnaissance légale et grâce aux facilités données par la loi Falloux, cette famille religieuse va prendre de plus en plus d'extension.

En 1857, Melle Sansier qui faisait l'école aux petites filles se marie et ne continue pas ses fonctions. Le Conseil municipal, au mois d'avril, constate l'urgence de pourvoir à son remplacement en faisant appel aux religieuses de Rillé pour tenir l'école des filles de Billé. Il propose les conditions suivantes: Mr le Recteur continuera à mettre à là disposition de la commune le vieux presbytère qui depuis longtemps sert d'école des filles. La commune fournira aux religieuses un traitement de 200 fr dont 160 fr. inscrits au budget et 40 fr. venant d’un legs de Melle de Pioger. De plus, les institutrices percevront à leur profit la rétribution scolaire en suivant le tarif adopté par la commune.

Les conditions ayant été acceptées par M. Le Taillandier et la Supérieure générale, trois religieuses dont deux institutrices arrivèrent à Billé en juin 1857.

La première Supérieure de l'École des filles fut Sœur Théodosie qui dirigea l'école pendant trois années. Son adjointe, Sœur Marie de la Sainte-Enfance, lui succéda et fut supérieure jusqu'en 1866. À cette date, Anne-Marie Cotel de Fougères, en religion Sœur Marie-Romaine lui succéda à la direction. C'est sous cette supérieure que, l'école qui s'était faite jusque-là dans le vieux presbytère, depuis de longues années, fut transférée, octobre 1867, dans une maison neuve due aux libéralités de la famille Dupont des Loges. Sœur Marie-Romaine fut directrice pendant 41 ans. Sœur Marie-Romaine qui avait dû quitter l'enseignement resta cependant à Billé pour s'occuper de l'église. Elle logea dans une chambre du vieux presbytère jusqu'à la fin de 1912. Tombée malade, elle fut transportée à Rillé où quelques jours après,en décembre, elle rendait son âme à Dieu.

Au point de vue matériel, nous avons dit que l'école des filles qui commença dans le vieux presbytère s’en alla ensuite dans une maison construite grâce à la générosité de la famille Dupont des Loges. En 1860, Mr l'abbé Pierre Sansier, vicaire à Betton, avait fait don d'une pièce de terre nommée le champ Grimat, près du bourg, pour y construire une maison destinée à l'enseignement catholique des filles. Le Conseil municipal accepta le don, mais je ne sais actuellement pourquoi l'école n'y fut pas construite. Sans doute à cause de l'étendue insuffisante.

Le 5 septembre 1862, par devant Mtre Gandon, notaire à Fougères, Mme du Bourg, née Cécile Dupont des Loges, faisait l'acquisition du terrain dit le Morihan ou Moquehan - cadastre n° 521, section D. Le terrain fut payé ainsi que les matériaux de la future école - 4 650 fr. - grâce à une somme mise à la disposition de Mr le Recteur de Billé depuis plusieurs années déjà par Mme du Bourg elle-même et par un de ses frères, pour l'instruction des enfants.
Mme du Bourg était ainsi propriétaire légale du terrain et des matériaux. Le 14 décembre 1863, Mme du Bourg, par testament, donnait à la communauté de Rillé le terrain et les matériaux à la seule condition de construire sur ce terrain une communauté et une maison d'école et de fonder un établissement libre de trois sœurs pour l'instruction des enfants et les soins des pauvres malades. Les héritiers de Mme du Bourg, en particulier Mr et Mme Pioger, le 27 décembre 1864, reconnaissaient la valeur des dispositions du testament. L'école ouvrit en 1867.

À ce moment-là [1907], on ne voulait plus de congréganistes dans les écoles. Il fallut mettre à la direction de l’école des religieuses sécularisées. La première directrice sécularisée fut Mademoiselle Françoise Hamelin de Saint-Benoît-des-Ondes. Son adjointe était Mademoiselle Marie-Thérèse Courtoux, du Loroux. Melle Hamelin, qui portait en religion le nom de Sœur Gervais, exerça de longues années à Billé avant de retourner à la communauté de Rillé et elle eut en 1929 comme remplaçante son ancienne adjointe Melle Marie-Thérèse Courtoux, née en 1878. Celle-ci restera à la direction de l'école des filles jusqu'au jeudi 30 septembre 1948 où elle mourut subitement, au moment où elle allait commencer sa 42ème année d'enseignement chrétien à Billé. Ses obsèques furent présidées par Mgr Serrand, évêque de Saint-Brieuc. Elle fut inhumée dans le cimetière de Billé avec la Sœur Saint-Énogat. En 1948, Melle Marie Moreau, directrice actuelle, lui succéda.

Depuis 1857, beaucoup de religieuses sont venues se dévouer à l'éducation chrétienne des petites filles de Billé. D'autres religieuses ont droit à notre reconnaissance parce qu'elles ont permis à leurs sœurs en s’occupant de la cuisine, de faire leur travail. Il est difficile d'en donner une liste complète. Parmi celles qui ont été le plus longtemps, citons: Sœur M.-Théophile (1861-67); Sœur Marie-Saint-Énogat, décédée à Billé et inhumée dans le cimetière, se dévoua de 1873 à 1902; Sœur M.-Benoîte (1903-1907); Sœur Virginie (1866-1872); Sœur Eusèbe (1875-1879); Sœur Bruno (1879-1883); Sœur Gertrude (1883-1887); Sœur Marcien (1890-1894); Sœur Convoyon (1890-1896); Sœur Gabriel (1902-1906); Sœur Thaïs.

Depuis 1929, Melle Thérèse Courtoux étant directice; il y eut comme adjointes: Melle Marie Labbé; Melle H. Hardy; Melle Eugénie Thouin - Sœur Marie du Bon-Secours - originaire du Val-d’Izé (1938-1943); Melle Léontine Letort - Sœur Claire-Françoise (1943-1946); Melle Thérèse Nouvel - Sœur Marie-Joseph du Rosaire - (1947-48).

Depuis 1948, nous avons eu comme adjointes: Sœur Monique du Sacré-Cœur (1948-1949); Sœur Bénilde (1949-1952); Sœur Agnès; Sœur Marie de Sainte-Thérèse.

Signalons aussi Melle Désirée Joly qui fut adjointe pendant l'année 1953-1954 et Melle Marie-Ange Olivrie qui est monitrice à l'école de Billé depuis 1941.

Ouest-France - 30 septembre 1957

M<sup>r</sup> le chanoine Gérard, inpecteur de l'enseignement M<sup>gr</sup> Martin, vicaire général originaire de Billé S.E. le cardinal Roques M<sup>r</sup> le chanoine Bourges, archiprêtre de Saint-Léonard M<sup>r</sup> l'abbé Vallée, inpecteur adjoint de l'enseignement M<sup>r</sup> l'abbé Gouin, recteur de Billé
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dernière mise à jour de cette page le 17/04/2025 à 18:09:08