Empoisonneur
la fin du mois de Janvier 1857 les lecteurs de la Chronique de Fougères lisaient un bien curieux fait divers qui s'était produit à Billé.
Pierre Jean Bertin 
était l'aîné d'une famille de neuf enfants, tous nés à Boutigné de Pierre Bertin et Marie Maupilé. Seul survécurent à l'enfance lui et Jean son plus jeune frère. Il avait épousé en seconde noce Jeanne Simon à Billé en 1842. Il avaient d'abord habité le bourg, puis Launay au moins de 1846 à 1848 puis de nouveau le bourg. Nous les retrouvons dans les recensements de 1846 à 1856. En 1858, au moment des faits, Pierre était journalier agricole et Jean, de presque vingt ans plus jeune que lui était domestique à Launay chez les époux Huard, François et Perrine Brillet , installés à Launay depuis 1841.
Pierre Bertin avait acquis une réputation de voleur. De plus, un climat de jalousie, au moins de la part de l'aîné, semble s'être établi entre les deux frères et l'aîné fomenta de faire disparaître son cadet. C'est en tout cas l'explication qui est donnée par la presse faisant écho des jugements. Dans ce but il alla jusqu'à déverser du poison dans le puits qui alimentait en eau la famille Huard où travaillait Jean.
À Fougères, dans un premier temps, le tribunal correctionnel le condamna pour vols mais ses agissements d'empoisonneur le conduisirent à la cour d'assises de Rennes. Pour la suite, la presse est parfaitement explicite.
La Chronique de Fougères du 16 mai 1857
Un pourvoi en cassation n'eût pas l'effet escompté par le condamné et l'homme était bel et bien voué à la guillotine. Toutefois, la peine fut commuée en détention au bagne de Guyane. Il n'y résista pas longtemps puisque la transcription de l'acte de son décès en mairie de Billé nous apprend qu'il mourut à 50 ans aux Îles du Salut le 25 mars 1858.
